groupe de prière des paroisses des Weppes (Hauts de France, 20 km au sud-ouest de Lille)

Hommages à notre ami Marc Vanmansart

Le 12/11/2021

Texte écrit par Noël F. au nom du groupe Prier & Marcher, et lu en action de grâces lors de la messe de funérailles :

Marc,

Pourquoi toi ? Pourquoi aujourd’hui ? Pourquoi ? ...

Merci mon Dieu de nous avoir permis d’entendre Marc, de le voir, de l’écouter celui dont la raison d’être était de te servir, de témoigner avec les mots justes.

Marc, tu étais notre berger, tu mettais beaucoup d’attention à préparer notre marche du mardi matin ainsi que la méditation qui la précédait et les intentions porteuses d’amour, d’amitié, de tendresse. Nous nous souvenons Marc, de tes propos chaleureux, tendres, attentifs à l’égard de ta bien-aimée Marie-Françoise que tu retrouves, à l’égard de tes enfants et petits-enfants, centres de ta vie, nous t’entendons partager tes très bons souvenirs de l’Avesnois et des Vosges.

Merci mon Dieu de ta bonté, de ta sagesse, de nous avoir offert la compagnie de Marc, ton fidèle serviteur, missionnaire, tolérant, curieux de chaque parcelle de sa vie, de notre vie, respectueux de chacune et de chacun, de ses origines et de ses croyances.

Marc, comment exprimer notre sentiment, le sentiment du groupe prier et marcher ? Nous te voyons encore, discret, un petit sourire au coin des lèvres, souvent un peu à l’arrière, nous te voyons, nous pensons à toi, nous savons le grand vide que tu nous laisses et à la fois nous t’entendons dire, avec beaucoup de délicatesse, c’est la volonté de Dieu, continuez, priez, marchez, aidez, écoutez, recommencez chaque jour ! Alors, Marc, nous t’entendons mais nous ne te promettons rien, si ce n’est que nous ferons de notre mieux.

Le 21 octobre 2021

Mot d'accueil écrit par Brigitte pour la messe des funérailles au nom de la communauté paroissiale

Bonjour à tous.

Au nom de la communauté paroissiale, soyez les bienvenus.

Nous sommes réunis, cet après-midi, autour de Marc, avec ses enfants: Claire, Cécile, Aude et Mathilde ainsi que ses petites-filles, ses belles-sœurs, ses beaux-frères, toute sa famille. Pris au dépourvu par la soudaineté de sa mort, nous n'avons pas eu le temps de lui dire "au revoir". Même si son départ nous attriste, nous bouleverse même, nous sommes persuadés que l'Amour est plus fort que la mort. C'est ce que nous célébrons , aujourd'hui. Oui, ce qui nous rassemble,

* c'est l'affection d'un père, d'un grand-père, d'un beau-frère…

* c'est aussi l'amitié , les liens qui nous unissent les uns aux autres, pour certains d'entre nous depuis 60 ans ! , quelles que soient nos convictions.

* c'est notre reconnaissance et notre action de grâce pour tout ce que nous avons vécu de beau ensemble.

* c'est son attention à ses proches: avec quel courage il a accompagné Marie-Françoise, son épouse, durant sa longue maladie !

* c'est l'accueil qu'il réservait à toutes les personnes qu'il rencontrait: chacun se sentait unique à ses yeux

* ce sont toutes ces richesses d'amour qui illuminaient sa vie et celle des autres, entre autre au sein du groupe "Prier et Marcher" qu'il appelait sa 2ème famille ainsi que dans sa participation à l'élaboration du journal paroissial. Oui, Marc faisait partie des êtres "qui font renaître l'Espérance et le Bonheur, de ceux avec lesquels on est si bien !" comme le chante Yves Duteil .

* Ce qui nous rassemble, c'est aussi la Foi indéfectible au Christ qui habitait Marc et dont il a témoigné au quotidien, ainsi que sa confiance en la Vierge Marie ,son étoile, qu'il priait et remerciait souvent. Cette grande étoile qui se trouve à ma droite, a été fabriquée par Marc, il y a quelques années. Elle a brillé à l'entrée de cette église. Elle nous invite, nous aussi, à la suivre.

Convaincu que " chanter , c'est prier 2 fois" , il a participé pendant des années, à l'ensemble vocal Colcanto, a également animé les chants , lors des célébrations à la cathédrale N D de la Treille ainsi que dans cette église St Pierre du Maisnil, jusqu'à ce samedi soir de 2017 où , très fatigué, il fait un infarctus, à la fin de la messe. Depuis ce jour, après cet accident cardiaque, l'idée de la mort l'habitait, il se préparait au grand départ….… Pour lui, la mort signifiait ,bien sûr, les retrouvailles avec les êtres chers mais aussi (je le cite) "notre naissance au ciel" ,la Rencontre avec notre Père plein de tendresse dont il se savait aimé.

Ensemble, habités par la ferme Espérance que Marc goûtera la plénitude de la Vie éternelle, rendons grâce.

Merci à l'abbé Florentin Dequidt, prêtre de ND de Vie à Lens, de célébrer l'Eucharistie. ( Marc a assisté à votre ordination, il y a 4 ans)

Merci également à Yvan , organiste à Hondschoote, d'avoir accepté de prêter son concours pour embellir la célébration.. Yvan a chanté avec Marc pendant une quinzaine d'années dans l'ensemble Colcanto.

Maintenant, Mathilde va vous présenter d'autres facettes de la vie de son papa.

Texte écrit par l'une de ses filles pour la messe des funérailles

Pour ceux qui ne le connaissaient pas, Papa devait sans doute avoir l’air d’un type à la fois sympathique et un peu farfelu.

Ses bizarreries se comprenaient dès qu’on en apprenait un peu plus sur sa biographie : une enfance heureuse, ponctuée de vacances lumineuses dans les Vosges, près de la cascade du Nideck, soudainement brisée par la mort prématurée de ses deux frères, notamment par celle de Bernard, son presque jumeau, emporté à l’âge de 11 ans par une méningite foudroyante. Chaque année, nous recevions un petit message de Papa. En 2021, Jean aurait eu 87 ans, Bernard aurait eu 73 ans.

Papa était ce type qui faisait son arbre généalogique pour agrandir sa famille à l’infini.

Papa était ce gamin touchant, tombé fou amoureux de sa voisine, la jolie Marie-Françoise. Avec ceux qui seraient un jour ses beaux-frères, ses nouveaux frères et sœurs, il faisait du vélo, il démontait des moteurs de voiture, il essayait de faire décoller des fusées artisanales depuis l’aérodrome de Bondues. Pour se marier, il avait fait pousser sa moustache pour avoir l’air d’avoir son âge. Il a emmené maman dans les Vosges en 2CV, dans le jura en Peugeot 504 cinq places, dans les Alpes en break familial 505. Dans les trajets retours, sous nos petits pieds d’enfants, nous ramenions des mini sapins noirs et des petits plans de mélèzes.

Plus tard, pour conjurer le mauvais sort, il a aménagé un boxer vert qu’il a adapté aux handicaps de maman, afin de l’emmener en vacances partout où ils le souhaitaient.

Papa était ce type qui a transformé une pâture du Maisnil en forêt des Vosges, et la maladie de maman en voyage vers l’art roman.

Papa était viscéralement ingénieur. Ce type d’ingénieur en génie civil qui fait des dessins techniques pour expliquer à une petite fille de 7 ans la différence entre la rotation sidérale et la rotation géodésique. Un ingénieur qui modélise des atterrissages de sondes sur Mars et fabrique son propre télescope pour prendre des photos de la Lune ; un scientifique qui fait des graphiques de sa production d’électricité solaire, d’efficacité de son chauffage aux bois, du poids de ses œufs de poule, de ses virées en vélo couché.

Papa était ce type qui écrivait 30 ans trop tôt des articles écologiques dans le journal municipal du village.

De fait, Papa vivait souvent à une autre époque, en décalage sur son temps. Il chantait par cœur, en ténor, des partitions de musique baroque. Et il n’avait découvert que l’année dernière l’existence de Freddy Mercury. Pour convaincre le public un peu rétif que nous étions, il collait des affiches de ses concerts de chorale sur toutes les portes de la maison.

Dans toutes ses activités, Papa était ce type qui aimait jouer sa partition au cœur d’un groupe d’amis.

Papa a eu 4 filles, et 4 petites filles, une joyeuse bande qui lui ressemble un peu. Certaines regardent mars au télescope et d’autres partent en vacances dans les Vosges. Certaines sont musiciennes et d’autres cultivent leur potager en permaculture. Certaines dessinent des graphiques de leur production d’électricité solaire et d’autres voyagent en vélo couché.

Pendant des mois, Papa a préparé son voyage en vélo vers les Vosges, il voulait rouler de la maison du Nideck au Maisnil, jusqu’à la cascade du Nideck à Oberhaslach. Il a emporté dans ses sacoches la carte d’identité de Maman, pour lui faire voir un peu de pays. Il a tenu un carnet de route avec toutes ses statistiques de trajet, kilométrage, vitesse moyenne et dénivelé positif. Il a réalisé 871 km en solitaire, connecté avec nous tous par les réseaux sociaux, les cartes postales ou la prière. Il a rendu visite à tous ses amis des Vosges. Il a retrouvé, ému, la rivière où il faisait des barrages avec son frère Bernard. Il a réalisé à la force de son cœur ce beau voyage dont il avait rêvé.

Mercredi dernier, sur la route du retour, il est arrivé à la nuit tombante devant l’Hôtel des Vosges qu’il avait choisi pour s’arrêter au chaud, à Lutzelbourg. C’était malheureusement le jour de fermeture hebdomadaire, mais l’hôtelier, le voyant en vélo, l’a chaleureusement accueilli. Dans les messages qu’il nous envoie le soir, Papa le nomme le Bon Samaritain, et dans son carnet de bord il remercie la Vierge Marie de l’aider ainsi dans son périple.

Le lendemain, à l’heure du petit-déjeuner, Papa nous a envoyé une photo de la vue depuis sa chambre. On y voit quelques maisons d’un village vosgien, et une jolie brume traversée par un soleil d’automne. En-dessous de son message, il nous écrit ces quelques mots avec un bisou : « Aujourd’hui, une belle journée s’annonce ! Bon courage ! »

Bon voyage Papounet !

Le 21 octobre 2021

Texte écrit par un collègue de Marc pour faire suivre le faire-part à ses anciens collègues

Sorti major d'HEI puis entré au centre ONERA de Lille (IMFL) pour étudier à la soufflerie verticale SV4, Marc était un spécialiste de la vrille. Sa motivation était de comprendre les phénomènes qui ont conduit au décès de son frère. Depuis son départ à la retraite en 2011, ses plus proches collaborateurs ont regretté ses répétitions chorales impromptues dans son bureau. Son engagement auprès de la CFTC lui a donné une occasion supplémentaire d'oeuvrer avec justice et vérité.

Hommage à Marc par l'ADAV - l'Association Droit Au Vélo

L’engagement de Marc pour le vélo : https://droitauvelo.org/marc

Marc VANMANSART avait abandonné la voiture pour réaliser ses trajets de travail entre les Weppes et Lille sur un tricycle à assistance électrique qu’il avait fabriqué lui-même. Jusqu’à sa retraite, il réalisait ainsi chaque année plus de 10.000 km.

Membre de l’ADAV depuis 2007, il participait activement aux activités de l’association. Il rédigeait des articles pour le magazine L’HeurOvélO, et en assurait la distribution bénévolement. Dernièrement, il avait rejoint la commission vélo-tourisme, et réalisait des promenades de reconnaissance d’itinéraires, pour vérifier l’état des chemins et leur signalétique.

Le 19 septembre 2021, à l’âge de 74 ans, il a entamé un voyage en vélo couché depuis le Nord jusque vers les Vosges, un voyage dont il rêvait depuis longtemps et dont il avait préparé l’itinéraire pendant des mois. Il a réalisé 871 km en autonomie. Le 14 octobre 2021, alors qu’il entamait heureux le chemin du retour, son cœur s’est arrêté.

Marc faisait la promotion de l’ADAV auprès de ses proches. Il en était aussi un fidèle donateur. Votre soutien à l’association est un moyen de poursuivre son engagement.

la demande de sa famille :

Né le 6 janvier 1947 à CROIX , Marc nous a quittés le 14 octobre 2021 à LUTZELBOURG à l’âge de 74 ans.

L’Eucharistie sera celébrée le jeudi 21 octobre 2021 à 15 heures, en l’église Saint-Pierre du Maisnil-en-Weppes. Elle sera suivie de l’inhumation au cimetière du village.

Ni fleurs, ni couronnes. Nous vous proposons de faire un don au profit de l’association Droit au vélo - ADAV, association dans laquelle Marc était très impliqué.

le mot de Jean-Pierre V., notre correspondant à Hallennes-Haubourdin dans les Weppes :

Marc était très investi dans l’association : il distribuait bénévolement l’Heurovélo.

Il avait un vélo couché à assistance électrique qu’il rechargeait à l’énergie solaire... complétée par l’énergie qu’il emmagasinait en lui grâce à son alimentation biologique (ce qu’il se plaisait à dire ;)). Je le connaissais personnellement, je l’appréciais beaucoup, j’avais même eu sa fille Claire comme (excellente !) élève !
C’est une bien triste nouvelle, mais Marc est allé jusqu’au bout de sa vie, c’était un esprit libre qui vivait pleinement sa foi chrétienne et ses convictions écologistes. Il va rejoindre son épouse qu’il a soignée avec un immense dévouement pendant des années.